Isaline
Dupond
Jacquemart
Ici,
j'écris
Qui regarde ?
Non l’image d’un ou du corps mais le corps de l’image
Redescendre à travers une surface – pellicule, peau, papier – jusque dans la matière
Dans cet espace mouvant, générer la cartographie de son corps propre
Fragmenter et mettre en grammaire
Mon corps en métamorphoses
Transformation, ou transfiguration ?
Mutation ou hybridation ?
Toutes, tissant des réseaux d’images
Comme autant de puissances d’agir
Organisme politico-artistique aux mauvais organes visuels
Alors, être vue ou se voir monstre ?
Se monstrer
Qui regarde ?

Lumière blafarde presque médicale
Vert glauque, champ opératoire,
Retournant l’imagerie des maladies fictionnelles de la matrice
Corps disorganique

Qui regarde ?

Dans ces formes de réappropriation
La matière corporelle : un lieu de conflit et d’abjection
Le trouble semé, la corporalité dérange
Les contours en multiplication se recombinent
La norme et la pathologie
La disparition et l’existence

Prendre matière et racines dans des processus d’auto-images corporelles
Autant de fictions documentaires
De dissection des limites que pose le genre dans les corps
Et ouvrir de nouvelles corporéités
Du fragment à l’autoportrait spectral
Laissant encore ouverte cette autre réalité possible
Alors, qui regarde ?

Maintenant, je documente
Novembre 2020